- ARCHIVES ARCHÉOLOGIQUES (Orient ancien)
- ARCHIVES ARCHÉOLOGIQUES (Orient ancien)ARCHIVES ARCHÉOLOGIQUES, Orient ancienLes archives que l’archéologie a permis de mettre au jour nous ont conservé deux catégories de textes que certains assyriologues tiennent à distinguer expressément. La première, émanant des temples de basse Babylonie entre Ur et Sippar, ou bien des palais royaux disséminés sur toute l’aire du Proche-Orient asiatique, voire en Égypte, nous a transmis des documents reflétant des actes administratifs publics, principalement, et, en moins grand nombre, privés. Ces textes concernent en effet la gestion des affaires des temples de la Babylonie méridionale (entre le \ARCHIVES ARCHÉOLOGIQUES (Orient ancien) IIIe millénaire et le dernier tiers du \ARCHIVES ARCHÉOLOGIQUES (Orient ancien) Ier millénaire) par les soins d’un corps de fonctionnaires efficace; ils concernent aussi diverses conventions privées telles que des transactions commerciales, des mariages ou des adoptions, et quelquefois des traités internationaux.La seconde catégorie est constituée par des lettres traitant d’administration ou de politique ou, plus rarement, d’affaires privées.Des sites particulièrement importants ont révélé des archives contenant des textes des deux catégories. Outre les documents émanant de la IIIe dynastie d’Ur, on citera les tablettes cappadociennes découvertes à Alishar en Asie Mineure et provenant des archives des comptoirs commerciaux que d’entreprenants négociants assyriens avaient établis en Cappadoce, au début du \ARCHIVES ARCHÉOLOGIQUES (Orient ancien) IIe millénaire. On mentionnera encore les archives royales du palais de Mari, qui constituent une mine de renseignements de tous ordres concernant les vicissitudes de cette cité du moyen Euphrate florissante au \ARCHIVES ARCHÉOLOGIQUES (Orient ancien) XVIIIe siècle et sur les populations semi-nomades qui rôdaient alors à travers la Mésopotamie. Les archives de Mari nous ont conservé la correspondance de plusieurs hauts fonctionnaires et notamment celle qu’échangèrent Zimri-Lim, le dernier roi de Mari, et Kibri-Dagan, gouverneur de Terqa. Elles nous ont transmis également le nom de l’archiviste (shadubba ) du palais, Iasîm-Sumû, dont les fonctions se discernent mal de celles d’un gouverneur de province. De la même époque date la correspondance qu’entretient Hammurabi avec Sin-Iddinam et Shamash-Hasir, deux de ses officiers en poste à Larsa.Les textes des archives de Nuzi datent du \ARCHIVES ARCHÉOLOGIQUES (Orient ancien) XVe siècle. Outre les textes qu’ont livrés les archives publiques du palais ou des temples, il convient de mentionner les archives privées de trois grandes familles, celles de Te face="EU Domacr" 更i-Tilla et de ses fils, de Zigé et de Tulpunnaya. Les documents qui en proviennent jettent une vive lumière sur certains aspects du droit hourrite.Les tablettes de Tell al-Amarna, en Égypte, ont restitué les documents de la chancellerie d’Akhenaton et ont permis de reconstituer à la fois la langue de Canaan, prototype de l’hébreu, et l’histoire agitée de la Syrie septentrionale et de Canaan au temps d’Aménophis III et de son fils Aménophis IV-Akhenaton.Les archives de Boghaz-Köy, en Asie Mineure, sur le site de l’ancienne Hattousas, ont révélé la langue et la civilisation des Hittites.Rappelons encore que de précieuses archives ont été découvertes dans divers secteurs de l’immense palais royal de Ras Shamra-Ugarit. Elles nous renseignent sur le commerce maritime international et sur la vie des classes dirigeantes du royaume aux \ARCHIVES ARCHÉOLOGIQUES (Orient ancien) XIVe et \ARCHIVES ARCHÉOLOGIQUES (Orient ancien) XIIIe siècles.Plus tard, à l’époque perse, au \ARCHIVES ARCHÉOLOGIQUES (Orient ancien) Ve siècle, les archives d’une famille d’hommes d’affaires babyloniens, les Murashu, documentent une intéressante évolution économique marquée par la substitution de la «banque privée» à la communauté villageoise, au temple, puis au palais, pour les prêts d’argent ou les investissements agricoles.Distincte de l’institution des archives, la bibliothèque lui est étroitement apparentée en ce sens qu’il faut chercher son origine dans l’activité ininterrompue des scribes, dont la formation professionnelle reposait sur la copie des textes et a contribué à la constitution des collections et à la genèse du concept de tradition. Cette parenté originelle de la bibliothèque et des archives reste sensible dans le fait que des bibliothèques ont été découvertes, par exemple à Nippur ou à Ugarit, dans les temples d’Enlil, de Dagon ou de Baal. D’autre part, les textes proprement littéraires ne constituaient qu’une faible partie des trésors rassemblés à Ninive par Assurbanipal. La majeure part des ouvrages était composée par les instruments de travail nécessaires à la formation des scribes.En Israël, le IIe Livre des Maccabées, au chapitre II, 13-14, associe archives et bibliothèque à l’époque de Néhémie et à celle de Judas Maccabée.
Encyclopédie Universelle. 2012.